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Gilles Roman
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19042017
 Le 18 avril 2017, à la veille du premier tour de  l'élection présidentielle, l'Ifop s'est penchée, à la demande d'un réseau social libertin, sur l'influence des opinions politiques sur la vie de couple et la vie sexuelle des Français. Réalisée auprès d'un échantillon national représentatif d'une taille exceptionnelle (4000 personnes âgées de 18 ans et plus), cette enquête confirme notamment : 
-          l'importance de l'homogamie politique au sein des couples ;
-          l'idée selon laquelle plus les Français partagent des positions libertaires ou radicales sur le plan politique, plus ils s'écartent des normes dominantes en matière de sexualité.
LES CHIFFRES CLÉS DE L'ENQUETE
Riche en enseignements, cette étude apporte des données fiables à des questions que nombre de Français se sont déjà posés sur le sujet...
[*]
Combien de Français pourraient se mettre en couple avec quelqu'un aux idées extrêmes ?

  • Envisager un avenir commun avec quelqu'un aux idées politiques situées aux extrêmes suscite le rejet d'une majorité de la population : six Français sur dix (62%) refuseraient de se mettre en couple avec quelqu'un d'extrême-droite et un peu plus de la moitié (52%) ne pourraient pas non plus nouer une relation avec quelqu'un d'extrême-gauche.
  • En revanche, les autres sensibilités politiques semblent soulever beaucoup moins de réticences : à peine plus d'un Français sur quatre refuserait de nouer une relation avec quelqu'un de gauche (27%), de centre-gauche (25%), de centre-droit (24%) ou de droite (28%).


  • Au total, les trois quarts des Français (77%) pourraient refuser de se mettre en couple avec quelqu'un en raison de son positionnement politique (dont 74% d'hommes et 80% de femmes). De manière générale, plus on se situe à la gauche de la gauche, plus on a tendance à affirmer qu'on ne pourrait pas se mettre en couple avec quelqu'un en raison de son positionnement politique : de 88% chez les sympathisants du Front de gauche, cette proportion tombe ainsi à 59 % chez ceux du Front national.
  • Cette différence s'explique sans doute par la plus forte politisation des électeurs de gauche dont l'attachement un projet de transformation de la société rend peut-être plus difficile l'idée que ce projet et les valeurs associées ne soient pas partagées dans le cadre d'une relation affective.


  • Si les Français se disent réticents à nouer une relation de couple avec quelqu'un ne partageant pas leurs idées (surtout si elles sont extrêmes), ils sont dans la pratique beaucoup plus souples, notamment lorsqu'il s'agit de simples relations sexuelles. En effet, si près de la moitié (47%) ont eu une majorité de partenaires sexuels du même bord politique, 80% admettent quand même avoir eu au moins un partenaire sexuel d'un autre bord politique que le leur au cours de leur vie.
  • Pour ce qui est des histoires sentimentales, ils sont en revanche plus attachés au principe de convergence politique entre conjoints : 59% des Français ayant déjà été en couple ont eu une majorité de partenaires conjugaux du même bord politique (dont 31% exclusivement du même bord).


  • Si près des trois quarts des Français ne connaissent pas le bord politique de tous leurs partenaires sexuels (73%), une majorité d'entre eux (54%) connaît l'orientation politique de toutes les personnes avec lesquelles ils ont été en couple au cours de leur vie.
  • De même, neuf personnes sur dix (91%) actuellement en situation de couple connaissent le positionnement politique de leur conjoint.
  • Toutefois, connaître approximativement le positionnement politique de son conjoint actuel ne signifie pas précisément que l'on sait pour qui il va voter à l'élection présidentielle : à peine un Français sur deux (52%) actuellement en couple sait pour qui son conjoint va voter, contre 29% qui ignorent pour qui il va voter et 10% qui déclarent que leur conjoint devrait s'abstenir ; les autres ignorant si leur conjoint va voter (9%).

Tout comme l'homogamie sur le plan social et culturel, l'homogamie politique domine largement au sein des couples :

  • En termes de sensibilité politique, les trois quarts des personnes en couple se disent du « même bord politique » que leur conjoint (75%), contre à peine 16% d'un bord différent ; les autres répondants ignorant l'orientation politique de leur conjoint (9%) ;
  • En termes de positionnement idéologique sur un axe gauche / droite (allant de l'extrême gauche à l'extrême droite), 70% des individus connaissant l'orientation politique de leur conjoint se situent exactement sur le même positionnement que la personne qui partage leur vie (par exemple un couple où les deux partenaires ont des positions d'extrême droite).
  • Les couples « dissonants idéologiquement » (en moyenne 30%) sont quant à eux surreprésentés dans les rangs des jeunes de moins de 25 ans (41%), des couples récents (48% chez les personnes en couples depuis moins d'un an) et des électeurs du centre en général et du centre-droit (52% chez les sympathisants UDI/Modem) en particulier.

Si l'homogamie électorale reste quelque peu difficile à évaluer en raison de la possible non-participation du conjoint (ex : non inscrit sur les listes électorales, abstention,...), de son indécision ou de la non-connaissance de son vote, la similitude du vote reste la norme dominante au sein des couples sur le plan électoral :

  • Ainsi, si l'on s'en tient à l'ensemble des personnes actuellement en couple, près de la moitié d'entre elles déclarent que leur conjoint va voter pour le même candidat (44%), contre à peine 8% qui pensent qu'il va voter pour un candidat différent que le leur. Le reste de la population en couple ignore si son conjoint va voter (9%), pour qu'il va voter (29%) ou pense qu'il va s'abstenir (10%).
  • Et si on observe uniquement les réponses des personnes en couple dont le conjoint à l'intention d'aller et dont elles connaissent le vote, l'homogamie électorale au sein des couples apparaît encore plus massive : 84% des personnes interrogées déclarent qu'elles vont voter pour le même candidat que leur conjoint à l'élection présidentielle, soit une proportion en hausse en constante depuis les élections législatives de 1978, année où cette proportion oscillait autour de 55%.

Cette homogamie politique au sein des couples est-elle le fruit d'une convergence liée à des années de vie commune ou les conjoints partageaient-ils le même point de vue dès leur rencontre ?

  • D'après l'enquête, cette convergence politique préexistait avant la mise en couple de la plupart (85%) des personnes partageant le même positionnement. Seules 7% des personnes actuellement en couple admettent s'être rapprochées du point de vue de leur conjoint depuis qu'ils sont ensemble (contre 8% qui affirment le contraire).
  • En analysant les résultats, on observe que certaines constantes ont la vie dure... Ainsi, tout comme l'Ifop avait pu l'observer en 1978, la proportion de personnes mariées admettant s'être rapprochées politiquement de leur conjoint est toujours plus forte chez les femmes (9%) que chez les hommes (5%), surtout lorsqu'elles sont jeunes et qu'elles ont un faible niveau social, culturel ou économique.

Les désaccords politiques pouvant entretenir une situation de malaise, des disputes voire des conflits durables, le bien-être sexuel des couples peut s'en trouver altérer, notamment en période électorale où l'intérêt pour la chose publique et les clivages politiques s'accroissent. Les différences observées dans cette étude entre couples « convergeants » et « dissonants » politiquement  semblent confirmer l'impact négatif des divergences politiques même s'il est toujours difficile d'attribuer à ce seul facteur l'explication d'une baisse de libido ou d'épanouissement sexuel.

  • Dans tous les cas, on observe que le sentiment de satisfaction sur le plan sentimental est plus ferme chez les personnes en couple du même bord idéologique (54% de « très satisfaites ») que chez celles d'un bord différent (43% de « très satisfaites » ). De même, le sentiment de satisfaction sur le plan sexuel est plus ferme chez les personnes votant pour le même candidat à l'élection présidentielle (45% de « très satisfaites ») que chez celles votant pour un candidat différent (33% de « très satisfaites »).
  • En ce qui concerne l'impact des divergences politiques sur l'activité sexuelle du couple, les différences entre couples « convergeants » et « dissonants » politiquement sont moins nettes mais l'on note quand même que la vie sexuelle est trois fois plus intense chez les femmes votant pour le même candidat à l'élection présidentielle que leur conjoint (14% ont « plus de 3 rapports par semaine  » ) que chez celles votant pour un candidat différent (5%).

Au-delà du couple, observe-t-on des différences de comportements sexuels qui nous inviteraient à penser que certains électorats seraient plus « avant-gardistes » que la moyenne et d'autres plutôt « traditionalistes » ?

  • La question se pose dans la mesure où expériences sexuelles et comportements politiques ont en commun d'être des pratiques très dépendantes des caractéristiques sociales des individus (ex : âge, statut professionnel, niveau d'éducation, rapport à la religion). Par ailleurs, la sexualité étant le reflet d'une conception que l'on se fait des relations humaines, les pratiques sexuelles sont  "partiellement assimilables à des pratiques culturelles qui, [n'étant] pas également accessibles, ni légitimes aux yeux de tous" [url=#_ftn1][[1]][/url], ne sont pas adoptées avec la même ampleur dans toutes les couches de la population : certains groupes adoptant les pratiques nouvelles, d'autres y résistent.

  • Testant tout un ensemble de pratiques ou d'expériences sexuelles, cette enquête ne fait pas pour autant ressortir systématiquement des clivages très forts sur le plan politique : le peu de variations observées par exemple dans la pratique de la sexualité orale ou des coups d'un soir montre que ces expériences se sont largement diffusées et font désormais partie intégrante du répertoire sexuel ordinaire des couples adultes quel que soit leur groupe social ou culturel.

  • De manière générale, ces résultats mettent donc moins en lumière "une opposition simple entre tradition et modernité sexuelles" que le fait que le détachement à l'égard des normes traditionnelles de la sexualité (ex : conjugalité, hétérosexualité,...) ne se produit pas selon les mêmes modalités dans tous les groupes socio-culturels ou socio-politiques.


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     Radicalité politique = Radicalité sexuelle ?

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Au regard des résultats de cette enquête, il apparaît que c'est dans les électorats des candidats protestataires que l'on trouve le plus d'adeptes des pratiques ou expériences sexuelles rares ou transgressives, comme si leur « rejet du système » allait de pair avec une plus grande capacité à s'affranchir des normes dominantes en matière de sexualité.
Une seule exception : l'expérience de l'homosexualité chez les électeurs d'Emmanuel Macron
La seule exception à cette règle a trait à l'expérience de rapports sexuels avec une personne du même sexe qui, contrairement aux autres pratiques testées, arrivent en tête chez les électeurs prêts à voter pour Emmanuel Macron à l'élection présidentielle.

  • En effet, l'expérience d'une relation homosexuelle apparaît un peu plus répandue que la moyenne - de 12% chez les hommes ayant déjà eu un rapport sexuel  - chez les électeurs ayant l'intention de voter pour Emmanuel Macron : 16%, soit deux fois plus que dans l'électorat Fillon par exemple (8%).

  • Ce sur-vote Macron chez les hommes s'étant déjà adonnés à une expérience homosexuelle s'explique sans doute par le fait que ce genre d'expérience est plus admise/répandue dans les catégories de la population les plus attirées par le candidat d'En Marche (ex : CSP+, revenus aisés, diplômés du supérieur, chef d'entreprise...). De même, le caractère original de sa situation de couple tout comme les rumeurs sur sa sexualité - qui l'inscrirait à la fois en dehors de la norme de la conjugalité et de l'hétérosexualité - peuvent peut être jouer en sa faveur auprès d'un électorat LGBT sans doute plus sensible plus que la moyenne à la capacité d'un candidat à transgresser les modèles dominants en matière de sexualité.

  • A noter que cet attrait pour l'ancien ministre ne se retrouve pas chez les femmes ayant déjà eu une expérience avec une autre femme qui, comme nous avions pu l'observer dans le passé [url=#_ftn2][[2]][/url], restent plus ancrées à gauche, et notamment à la gauche de la gauche : leur proportion étant deux fois plus élevée chez sympathisantes du Front de Gauche  (19%) que chez l'ensemble des Françaises (8%).




Les électeurs d'extrême gauche se distinguent par une plus grande expérimentation de pratiques « rares » ou « transgressives »
Pour le reste, on observe que le répertoire sexuel des Français est beaucoup plus large et diversifié dans les rangs des électeurs des partis situés en marge du système politique, en premier lieu desquels les électeurs d'extrême gauche.

  • Les électeurs proches des partis de tradition libertaire ou révolutionnaire situés à la gauche de la gauche se distinguent notamment par une plus grande expérimentation des pratiques libertines (ex : échangisme, « plan à trois »...), des différentes formes de poly-amour ou d'expériences sexuelles sans dimension affective (ex : coup d'un soir...). L'expérience de l'échangisme est par exemple deux fois plus répandue que la moyenne (9%) chez les personnes d'extrême gauche (23%), comme si leur conception proudhonienne des questions de propriété pouvait favoriser l'échange de partenaires sexuels.

  • De manière plus générale, on peut déceler l'existence d'une « sous-culture sexuelle » propre à ces électeurs s'inscrivant dans le sillage de la contre-culture et de la « révolution sexuelle » des années soixante, signe que leur volonté de rupture avec le système politique, social, économique, va de pair avec une rupture des normes et des mœurs en vigueur dans la société.




Les électrices lepénistes se montrent quant à elles en pointe dans la réalisation de pratiques issues de la « culture porn »
Contrairement aux idées reçues, l'électorat d'extrême-droite n'a pas un comportement sexuel conservateur. Plus jeunes, plus populaires et plus éloignés de la religion que la moyenne des Français, les électeurs de Marine Le Pen se montrent généralement parmi le plus d'adeptes des pratiques ou expériences sexuelles transgressives (à égalité ou juste après les électeurs d'extrême gauche).

  • Toutefois, les résultats de l'enquête montrent que les sympathisants lepénistes se distinguent par une plus grande expérimentation de certaines pratiques hard issues de la culture porn comme la fessée, l'éjaculation faciale ou la biffle.
  • Par exemple, les électrices de Marine Le Pen, généralement moins imprégnées de culture féministe, sont plus nombreuses (23%) que la moyenne de la gent féminine (19%) à avoir déjà reçu une biffle au cours de leur vie, sans doute parce qu'elles y perçoivent moins que les autres la violence symbolique et la posture de domination masculine qui peuvent être associées.

François KRAUS, directeur du pôle Politique / Actualité à l'Ifop
A PROPOS DE L'ENQUËTE
Étude Ifop pour Wyylde réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 24 au 30 mars 2017 auprès d'un échantillon de 4 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Compte-tenu du sujet, les résultats ont fait en plus l'objet d'un double redressement sur la base :

  • De critères liés à la situation conjugale : statut marital de l'individu.
  • De critères liés aux comportements politiques : intentions de vote au 30 mars 20017.

Ces quotas ont été définis à partir des données de l'INSEE pour la population âgée de 18 ans et plus résidant en métropole (Enquête Emploi 2014). La notice de cette enquête est consultable sur le site de la Commission des Sondages.
François Kraus est directeur des études - Politique/Actualité au Département Opinion et Stratégies d'Entreprise de l'IFOP
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