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08062017
Les sciences océaniques sont dominées par un petit nombre de pays industrialisés. Or, collecter des données et prendre le pouls de l’océan apparaît pourtant comme une urgence compte-tenu de son importance économique et de son rôle clé dans la régulation du climat. C’est ce qui ressort du Rapport mondial sur les sciences océaniques lancé par la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO, qui plaide pour plus d’investissement en faveur de la recherche et pour un renforcement de la coopération scientifique internationale.



Intitulé Etat actuel des sciences océaniques dans le monde, le Rapport, qui établit pour la première fois une cartographie mondiale de l’état des sciences océaniques, est présenté au siège des Nations Unies à New York le 8 juin, à l’occasion de la Journée mondiale de l’océan, dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur l’océan qui se tient du 5 au 9 juin.



 « La publication du Rapport mondial sur les sciences océaniques marque un tournant dans la mesure où c’est le premier outil mis à disposition des pays et des différentes parties prenantes pour éclairer leurs décisions et leurs investissements en faveur de l’océan. Il est appelé à jouer un rôle important pour mesurer les avancées vers la réalisation de l’Objectif de développement durable n°14 adopté par les Nations Unies pour préserver cette ressource clé pour l’humanité qu’est l’océan », a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova.



Des investissements à géométrie variable



Premier constat dressé par le Rapport, les sciences océaniques coûtent cher. Sonder l’océan nécessite des navires de recherche, l’exploitation d’images satellites, le recours à des robots sous-marins ou des véhicules submersibles télécommandés qui supposent un investissement important. Cela implique également la collecte et le traitement des données par des milliers de scientifiques travaillant en mer ou dans des laboratoires. Aussi, seuls des pays industrialisés peuvent consentir des investissements importants dans ce domaine. L’Allemagne, l’Australie, les Etats-Unis, la France et la République de Corée sont les pays qui consacrent le plus gros budget aux sciences océaniques.



D’une manière générale, l’implication des pays varie de manière significative en fonction de de la taille du pays, de la longueur de ses côtes et de l’importance économique de ses ressources marines. D’après les données collectées par le Rapport*, la part du budget national des sciences naturelles dévolu aux sciences océaniques varie de 0,1% (Fédération de Russie) à 21,4 % pour l’Argentine. La part de la recherche et le développement (R&D) consacrée à la science océanique connaît également des écarts importants, allant de 0,04% (Equateur) à 4,7 (Croatie). La Croatie, les Etats-Unis, la Norvège, la Thaïlande, Trinité et Tobago et la République de Corée figurent parmi les pays consacrant une part importante de leur R&D aux sciences océaniques. 



Jusqu’à présent, les sciences océaniques dépendent très largement des fonds publics nationaux, qui représentent en moyenne plus de 70% du budget total alloué aux sciences océaniques. De fait, ces fonds publics sont soumis aux fluctuations liées à la conjoncture : entre 2009 et 2013, des pays comme l’Italie, la Norvège et la Turquie ont augmenté leur financement tandis que l’Australie et l’Espagne réduisaient les leurs de manière significative pendant la même période.



Rendre les financements plus pérennes, notent les auteurs du Rapport, est d’autant plus important que les revenus tirés de l’exploitation économique de l’océan sont considérables. En 2010, l’OCDE évaluait à quelque 1,5 trillion de dollars la valeur ajoutée de l’océan. D’où la nécessité de diversifier les sources de financement.



Le secteur privé occupe une place croissante. Certains navires commerciaux se proposent pour collecter des données dans le cadre de programmes scientifiques. Par ailleurs un certain nombre d’ONG ou de fondations privées, à l’image de la Fondation Prince Albert II de Monaco ou de la Fondation David et Lucile Packard, financent des programmes relatifs à la science ou la protection de l’océan.



Le rôle clé de l’équipement
Acteurs clé pour collecter et analyser les données, les institutions spécialisées dans les sciences océaniques et les laboratoires marins jouent un rôle capital pour mener des études sur la biodiversité des écosystèmes marins, l’acidification de l’eau ou encore l’impact de l’homme sur l’environnement côtier. C’est en Allemagne, au Brésil, au Canada, en Espagne, aux Etats-Unis, en France, au Japon, au Royaume-Uni, en République de Corée que ces institutions de recherche sont les plus nombreuses.



La spécialisation de ces institutions reflète les priorités des pays. Ainsi si l’Inde, la Finlande et la Norvège disposent d’institutions spécialisées dans la pêche, l’Argentine, la Fédération de Russie, la France, l’Italie ou le Kuweit concentrent leurs efforts sur l’observation de l’océan.
Les navires de recherche sont un autre élément important de l’infrastructure de recherche, dans la mesure où ils permettent d’accéder à la fois aux zones côtières et à la haute mer. On en recense au total 371 dans le monde. Les Etats-Unis (51), le Japon (29), l’Allemagne (28), la Turquie (27), la République de Corée (26), ou encore le Canada (20), l’Italie (20) et la France (18) sont les pays disposant de la flotte la plus importante.



Les chercheurs sont souvent des chercheuses
Sur le plan des ressources humaines, les différences sont également considérables. C’est en Chine que l’on trouve le plus important contingent de personnes employées (38 000) dans les sciences océaniques -chercheurs et personnel technique compris. Après la Chine, les pays les mieux dotés en personnel travaillant dans les sciences océaniques sont les Etats-Unis, qui comptabilisent à eux seuls 4000 chercheurs, l’Allemagne (3300), la France (3000), la République de Corée (2400) et l’Italie (2100). Il est à noter que c’est la Norvège qui dispose du plus grand nombre de chercheurs par million d’habitants (364), suivie par la Belgique (74).



Plus que dans d’autres disciplines scientifiques, les chercheurs en sciences océaniques sont des chercheuses.  En 2013, 38% d’entre eux étaient des femmes, soit 10% de plus que la part totale de chercheurs femmes. En Angola, en Argentine, en Croatie, en Equateur et au Suriname, plus de la moitié des chercheurs sont des femmes.   



Pour évaluer l’importance des sciences océaniques par rapport à d’autres disciplines, les auteurs du Rapport ont notamment recensé le nombre de publications scientifiques. Entre 2010 et 2014, leur nombre atteignait plus de 372 852. Avec 33% de publication, l’Europe arrive largement en tête des publications, suivie par l’Asie (28%) et l’Amérique du Nord (26%). A l’échelle des pays, ce sont les Etats-Unis qui publient le plus. Viennent ensuite la Chine, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, le Canada, l’Australie et le Japon. Mais la plus forte progression en termes de publications vient de la Chine, ainsi que d’autres pays émergents comme le Brésil, l’Inde, l’Iran et la République de Corée.



Dans ses conclusions, le rapport formule une série de recommandations à destination des décideurs politiques. Il plaide notamment pour une coopération renforcée entre les pays et les différentes institutions afin de permettre à un plus grand nombre de pays de conduire des recherches et augmenter l’impact des recherches. Il recommande également un renforcement de la collecte et du traitement des données et que des modèles alternatifs de financement soient explorés.



Le Rapport mondial COI-UNESCO sur les sciences océaniques vise à dresser un état des lieux de l’état de la science océanique dans le monde. Il doit notamment permettre d’identifier les lacunes et les points forts de cette science qui a un impact direct sur l’économie et l’environnement. Publié tous les cinq ans, il sert aussi d’outil pour évaluer les progrès accomplis dans la réalisation de l’Objectif de développement durable n°14 adopté par les Nations Unies à l’horizon 2030 : « conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable ».



***
*Les données par pays sont issues de questionnaires envoyés par l’équipe du Rapport et remplis par les pays. 






Contacts médias : Vinicius Lindoso, Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO, v.lindoso@unesco.org, +33 (0)7 89 63 01 31
Agnès Bardon, Service de presse de l’UNESCO. Tel : +33 (0) 1 45 68 17 64, a.bardon@unesco.org
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