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Gilles Roman
Gilles Roman
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08032022
Sexisme en 2022 : le 1er baromètre révèle les raisons de sa persistance malgré une forte volonté des Français·es de le combattreUn nouvel outil pour objectiver, mesurer et combattre le sexisme chaque année
metoo - Journée des femmes : le HCE révèle son baromêtre du sexisme 2022  Df2dac7108d5c582c5faf808af12fb36592305e5391cd557c984fbe478a596d4
La 4e édition de notre rapport sur l’état des lieux du sexisme en France, remise au Gouvernement ce jour, se centre sur les résultats d’un sondage inédit effectué par l’institut Viavoice sur un échantillon représentatif de 3000 personnes et qui constitue le nouveau « Baromètre Sexisme ».
Ce premier Baromètre Sexisme révèle un décalage constant entre d’un côté le vécu du sexisme, persistant, systémique et massif, et la conscience qu’il faut y répondre, quasiment unanime ; et de l’autre l’incapacité à le déceler réellement, notamment lorsqu’il se manifeste au quotidien. Le sexisme est à la fois perçu comme un fléau à combattre, et vécu comme un état de fait quasi imperceptible.
« Notre premier baromètre révèle à quel point il faut encore faire preuve de pédagogie pour lutter contre le sexisme et amplifier les politiques destinées à le faire régresser et le sanctionner», précise Sylvie Pierre-Brossolette, la présidente du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE).
En 2021, une deuxième vague #MeToo déferle dans l’impunité

Près de 5 ans après la première vague #MeToo, l’année 2021 semble être marquée par le déferlement d’une deuxième vague de dénonciations d’actes sexistes. Selon le Baromètre, 78% des Françaises ont vécu personnellement un acte sexiste ou ont été destinataires de propos sexistes. Les indicateurs des violences sexistes et sexuelles sont également alarmants : 13% des femmes ont subi un viol ou une agression sexuelle - taux qui monte à 20% pour les 18-34 ans.
Plus de la moitié (53%) des Français·es considèrent que les actes et les propos sexistes sont en augmentation, un sentiment validé par la hausse, selon les dernières statistiques, d’un tiers des violences sexuelles. Ces augmentations sont également dues à une sensibilisation croissante de la population, puisque, depuis le mouvement #MeToo, 22% des Français·es ont pris conscience des inégalités entre les femmes et les hommes.

Pour autant, les Français·es ne se sentent majoritairement pas informé·es sur les lois et sanctions existantes pour lutter contre le sexisme (53%), et 77% considèrent que le sexisme reste impuni en France, ce qui explique que la réponse aux violences sexistes et sexuelles passe majoritairement par une stratégie individuelle d’évitement : ainsi, 86% des Françaises ont déjà mis en place des stratégies d’évitement pour ne pas être victimes d’actes ou propos sexistes. Une des explications de ce dysfonctionnement réside dans le fait que le sexisme n’est pas toujours bien identifié comme tel, puisque, par exemple, 16% des hommes considèrent encore qu’une femme agressée sexuellement peut, en partie, être responsable de sa situation ; et seul·e 1 Français·e sur 2 reconnait les féminicides comme meurtres singuliers d’une femme de par sa condition de femme. Face à ces constats, la lutte contre l’impunité des violences sexistes et sexuelles doit devenir la priorité.
Les femmes sont les grandes perdantes économiques d’un monde post-crise
Dans le travail, les écarts salariaux continuent de se creuser : les femmes se spécialisent dans des métiers plus précaires, alors même qu’ils sont les plus socialement utiles, exposant les femmes à la pauvreté au travail. Les plafonds et parois de verre persistent : plus d’1 femme sur 5 a déjà vécu un écart de salaire avec un collègue homme à poste égal ou compétences égales, une proportion qui s’élève à plus d’1 tiers (37%) pour les cadres. 74% des Français·es considèrent que les femmes ne sont pas traitées comme les égales des hommes au travail.
Le télétravail renforce ces tendances, puisqu’il implique davantage la charge domestique dans l’environnement professionnel. Or, encore 27% des Français·es considèrent comme normal que les femmes arrêtent de travailler pour s'occuper de leurs enfants. En favorisant le retour des femmes à domicile où les déséquilibres sexistes persistent donc sans être identifiés, le télétravail risque de renforcer l’éloignement des femmes de l’emploi.
Enfin, le sexisme prospère toujours en entreprise : selon le Baromètre Sexisme, près de la moitié des Françaises (46 %) ont déjà été victimes d’actes ou de propos sexistes au travail. Les femmes renoncent aussi plus souvent à un métier ou une envie professionnelle : cela concerne par exemple 1 femme sur 4 (27%) de 25-34 ans. Face à ces constats, le conditionnement des financements publics dans l’économie à des engagements pour l’égalité et la parité, soit le principe d’égaconditionnalité, doit devenir la norme.

Les femmes restent des intruses dans les sphères de pouvoir, de savoir, de parole
En politique, la parité et l’égalité sont encore loin d’être atteintes, notamment en raison du sexisme endémique qui y domine. Dans les médias et le numérique, les femmes sont toujours minoritaires, mais encore le discours sexiste y prospère et le sexisme lui-même y est une notion particulièrement mal traitée : le Baromètre Sexisme nous apprend que seulement 6% des Français·es considèrent que le sexisme est présenté correctement dans le débat public.
Enfin, les représentations dans le cadre éducatif montrent un clair manque d’éducation à l’égalité dès le plus jeune âge. Si les jeunes générations sont sensibles aux stéréotypes et discriminations, la persistance d’une culture du viol et le décalage avec certaines notions fondamentales du sexisme sont à déplorer. L’éducation à l’égalité doit être une priorité pour non seulement lutter contre le sexisme dès le plus jeune âge mais encore le prévenir tout au long de la vie.
Retrouvez les travaux du HCE sur les stéréotypes et les rôles sociaux  
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