HCR : des bourses enseignement supérieur pour les réfugiés
Mar 10 Sep - 16:38
Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a lancé un appel à la communauté internationale pour intensifier les efforts en matière d'enseignement supérieur et d'accès à l'emploi pour les réfugiés diplômés. Ces initiatives sont cruciales pour offrir aux jeunes réfugiés une opportunité de se bâtir un avenir durable et épanouissant après l'obtention de leur diplôme.
Dans de nombreux pays, les réfugiés font face à de multiples obstacles pour accéder à l'enseignement supérieur, qu'il s'agisse de politiques d'éducation excluantes, de coûts prohibitifs ou encore de lourdeurs administratives. Kelly Clements, Haut Commissaire adjointe pour les réfugiés, souligne que des changements dans les politiques sont nécessaires afin que les diplômes ne deviennent pas des sésames sans suite. L'objectif est clair : améliorer l’accès au marché du travail pour ces diplômés, pour qu'ils puissent contribuer activement à la société.
Des progrès encourageants mais insuffisants
Dans le monde, seuls 7 % des réfugiés âgés de 18 à 24 ans ont accès à l’enseignement supérieur, un chiffre qui, bien que faible, représente une progression notable par rapport à 2019, où seulement 1 % des réfugiés avaient cette opportunité. Malgré ces progrès, atteindre le taux de 15 % d’inscription des réfugiés dans l’enseignement supérieur d’ici à 2030 – l’objectif fixé par l’initiative mondiale « 15by30 » – nécessite une coordination et des investissements accrus.
Le programme de bourses DAFI, pilier central de cette stratégie, est un modèle de réussite depuis sa création il y a plus de 30 ans. Il a permis à plus de 26 300 réfugiés de poursuivre des études supérieures, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives d’avenir. En 2022, ce sont plus de 9300 étudiants réfugiés de 54 pays qui ont bénéficié de ces bourses, dans 59 pays différents. Parmi eux, 42 % étaient des femmes, une parité que le programme DAFI cherche activement à renforcer.
Des histoires de réussite inspirantes
Grace, 25 ans, originaire de la République Démocratique du Congo, est l'une des nombreuses étudiantes qui incarne les valeurs et l’ambition du programme DAFI. Étudiante en santé publique à l’Université Lumière de Bujumbura, au Burundi, elle est également présidente du DAFI Women Power Club. Cette initiative vise à former les jeunes femmes réfugiées pour qu’elles puissent jouer un rôle de leadership dans leurs communautés.
Grace est déterminée à faire évoluer les mentalités, notamment en promouvant le rôle des femmes instruites. « Il nous faut encore combattre l'idée qu'une femme instruite ne peut pas être une bonne épouse, mais nous continuons à aller de l'avant et à encadrer les jeunes réfugiées afin qu'elles puissent avoir un impact réel dans ce monde », témoigne-t-elle.
L'importance des partenariats pour surmonter les obstacles à l'emploi
Si l'éducation est essentielle, l'accès à l'emploi l'est tout autant. Les réfugiés diplômés doivent souvent affronter des obstacles juridiques ou pratiques pour faire valoir leur droit au travail dans leur pays d’accueil. Bien que deux tiers des pays où le programme DAFI est présent accordent officiellement ce droit, seuls un tiers le mettent en œuvre efficacement.
Le programme DAFI s’efforce de pallier ces difficultés en offrant aux étudiants un accompagnement professionnel, en développant leur réseau et en collaborant avec les entreprises pour créer des opportunités de stages et d’emploi. Cela permet aux réfugiés diplômés de transformer leur savoir en compétences professionnelles et de contribuer à la vie économique et sociale de leur pays d’accueil.
Un engagement international durable
Grâce au soutien du gouvernement allemand, danois, ainsi qu'à la contribution de partenaires privés, le programme DAFI continue de faire une différence dans la vie de milliers de jeunes réfugiés. En 2023, la campagne mondiale de collecte de fonds pour l’enseignement supérieur, Aiming Higher, a permis de recueillir 8,8 millions de dollars. Ces fonds sont destinés à financer directement les bourses pour les réfugiés, offrant à plus de jeunes la possibilité de suivre des études supérieures et de bâtir leur avenir.
En investissant dans l’éducation des réfugiés et en renforçant leur accès à l’emploi, la communauté internationale a l’opportunité d’aider ces jeunes à surmonter les traumatismes du passé pour devenir des leaders, des innovateurs et des agents de changement au sein de leurs communautés.
L’éducation supérieure n’est pas seulement un droit, c’est une clé pour ouvrir les portes d’un avenir meilleur.
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