On cherche des milliards ? Le MAN sait où les trouver !
Ven 1 Nov - 14:56
Le projet de loi de finances annoncé le 10 octobre alloue aux armées des crédits qui échappent aux réductions envisagées des dépenses publiques. Ils s’inscrivent dans la logique de la loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030, adoptée en juillet 2023, avec un budget astronomique de 413 milliards d’euros (contre 295 milliards d’euros pour la LPM 2014-2018).
Cette LPM (Loi de programmation militaire) prévoit une hausse continue du budget des armées de plus de 3 milliards d’euros par an jusqu’en 2027 et de 4,3 milliards par an jusqu’en 2030.
Entre 2024 et 2030, la hausse sera donc de 40 % !
Ainsi, le budget de la défense sera de 50,5 milliards d’euros pour 2025, soit une hausse de 3,4 milliards par rapport à 2024. C’est le deuxième poste de dépenses de l’État, représentant 2 % du PIB. A l’horizon 2030, le budget des armées sera de 68 milliards d’euros alors qu’il était de 32 milliards en 2017 !
A l’heure où il est question de faire des économies, le MAN estime que ces dépenses d’armement ne sont pas justifiées. Le budget de la défense doit être significativement réduit afin que des milliards d’euros ne soient pas gaspillés. Nous ne pouvons que redire ce que nous écrivions aux députés de la nation en mai 2023 lors de l’adoption de la loi de programmation militaire 2024-2023 (sic) et qui est toujours d’actualité :
« Ces augmentations significatives des dépenses d’armement sont en décalage avec les besoins réels et prioritaires de notre pays sur le plan social et écologique : l’école, l’hôpital, les services publics, le pouvoir d’achat, la transition énergétique, notamment. En réalité, ces dépenses considérables ne visent qu’à permettre à la France de garder son statut de « puissance », comme si notre pays n’avait pas d’autres atouts à faire valoir dans le monde pour être entendu et reconnu. »
Le MAN dénonce tout particulièrement les 7 milliards d’euros consacrés à la dissuasion nucléaire. Sa modernisation est un investissement coûteux, mais surtout inutile. En effet, l’arme nucléaire n’est pas un moyen légitime de défense, mais un moyen criminel de terreur, de destruction, de dévastation et d’anéantissement. L’usage de cette arme est littéralement impensable car il implique la mort de milliers et de millions de civils innocents. En réalité, face un adversaire doté de l’arme nucléaire, comme la Russie, la France serait dissuadée de dissuader. Il est temps que la France s’engage dans la voie de la signature du Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires, comme l’ont déjà fait plus de 73 États membres et 94 États signataires, dont 25 qui ont lancé le processus de ratification. Nous demandons l’annulation de la construction du nouveau porte-avion à propulsion nucléaire qui devrait coûter 10 milliards d’euros.
Nous remarquons que 2 milliards d’euros de coupes pour le ministère de la transition écologique et 600 millions d’euros pris sur la planification écologique au ministère de l'agriculture. Ainsi, dans le projet de budget 2025, l’argent public alloué à des politiques de préservation de la biodiversité ou de réduction des émissions de gaz à effet de serre est en chute libre.
Les principales menaces qui pèsent sur notre pays étant écologiques (réchauffement climatique) et idéologiques (extrême droite), il convient de réorienter les investissements militaires vers des investissement écologiques et sociaux. Il est temps de commencer à démilitariser progressivement notre économie et notre défense afin que la France s’engage activement dans une économie et une diplomatie de paix.
Nous notons que la France n’investit toujours pas dans les stratégies civiles de défense. La défense de la démocratie, selon nous, doit être aussi civile et organisée dans le cadre des institutions de la société politique et des organisations de la société civile, par des moyens compatibles avec les valeurs de la démocratie. Nous constatons que la course technologique aux armements a écarté les citoyens comme acteurs de la défense et contribué à les déresponsabiliser des enjeux de celle-ci. C’est pourquoi au lieu de militariser les civils, il convient désormais de civiliser progressivement la défense. Il est temps que la France investisse dans la défense civile non-violente.
Ainsi, ce budget des armées 2025 qui s’inscrit dans un processus de militarisation croissante de l’Europe constitue un mauvais signal, à la fois pour la paix et pour les investissements sociaux et écologiques dont notre pays a tant besoin. A cet égard, nous saluons l’attribution récente du Prix Nobel de la paix à l’association Nihon Hidankyo, Confédération japonaise des organisations de survivants des bombes A d’Hiroshima et H de Nagasaki. C’est un signe positif qui atteste de la prise de conscience internationale du danger permanent que font courir les armes nucléaires dans le monde.
Nous invitons les députés de la nation à refuser, par leur vote, de cautionner ces augmentations de dépenses militaires.
Alain Refalo,
porte-parole du MAN
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