]« La jeunesse française est coupée en deux, certains s'en sortent, d'autres non ». Voilà ce que nous écrivions il y a deux ans dans « La Machine à trier : Comment la France divise sa jeunesse ». [/b]

Dans ce livre, nous dressions un constat d’urgence, alimenté par d’inquiétantes enquêtes d’opinion montrant la radicalisation d’une partie de la jeunesse qui ne croit plus aux promesses d’une République qui laisse de côté les plus fragiles, ceux qui n’ont pas de diplôme - sésame pour entrer sur un marché du travail intrinsèquement discriminant.

Aujourd’hui, la Machine à trier fonctionne toujours à plein et la « triple peine » s’applique, mécaniquement :

   Le système scolaire accroît les inégalités plus qu’il ne les corrige ;

    Le marché du travail ferme ses portes aux « sans diplôme » ;

    Le système social n’aide pas ceux qui en ont le plus besoin, et n’offre aucun filet de sécurité aux plus fragiles.

 

Deux millions de décrocheurs ne sont ni à l’école, ni en formation, ni en emploi : ils représentent 17% des 15-29 ans - près d’un cinquième d’entre eux ! Parmi ces décrocheurs, 900 000 dérivent vers la marginalité et ne sont même pas (ou même plus) en recherche d’emploi. Aujourd’hui, le gouvernement actuel a décrété un « état d’urgence » sur l’emploi des jeunes… mais son action n’est pas à la mesure de la gravité de la situation.

Les auteurs

Pierre Cahuc, Professeur d’économie à l’Ecole Polytechnique, directeur du laboratoire de macroéconomie du Centre de Recherche en Economie et Statistique (CREST) de l’INSEE.

Stéphane Carcillo, Maître de conférences à l’université de Paris I Sorbonne, professeur associé au département d’économie de l’IEP de Paris.

Olivier Galland, Directeur de recherche au CNRS, directeur du Groupe d’Etude des Méthodes de l’Analyse Sociologique de la Sorbonne (GEMASS).

André Zylberberg, Directeur de recherche au CNRS, membre du Centre d’Economie de la Sorbonne (CES) et de l’Ecole d’Economie de Paris.

A paraître : Christian Vulliez, les jeunes et l’emploi