Réfugiés : il faudrait stopper les retours forcés vers le Burkina Faso
Lun 31 Juil - 17:10
GENÈVE - Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a publié aujourd'hui des recommandations mises à jour sur la protection des personnes qui fuient le Burkina FasoLink is external (en anglais). L'organisation appelle tous les États à s'abstenir de renvoyer de force les personnes originaires des régions les plus touchées par la crise qui sévit actuellement dans le pays.
Dans un contexte de détérioration de la situation sécuritaire au Burkina Faso, le HCR est vivement préoccupé par l'insécurité généralisée et les violations des droits humains perpétrées à l'encontre des populations civiles.
On compte parmi celles-ci des meurtres, des disparitions forcées, des actes de torture et des enlèvements. A plusieurs reprises, des civils ont été pris pour cible et tués, ce qui a entraîné des pertes civiles importantes.
Les enfants sont également exposés à des violations graves des droits humains, telles que le recrutement forcé par des groupes armés, le travail des enfants sous ses pires formes, ainsi que d'autres types de violences, d'abus, d'exploitation ou de violence sexuelle et sexiste.
Le nombre d'écoles fermées a augmenté, passant d'environ 3000 en novembre 2021 à 6334 écoles au 31 mars 2023. La majorité des enfants déplacés ne peuvent pas fréquenter l'école. Les mariages précoces et les mariages d'enfants sont fréquents et des mariages forcés sont régulièrement signalés. On estime que la moitié des enfants au Burkina Faso sont exposés à la violence basée sur le genre ou à la maltraitance, avec une estimation atteignant 82% pour les jeunes filles. La violence et les déplacements continus ont également rendu de nombreuses femmes vulnérables à la violence sexuelle et sexiste, et ont restreint les services disponibles pour les victimes.
Il est estimé que 4,7 millions de personnes dans le pays ont besoin d'une aide humanitaire, soit plus de 20% de la population du pays. La violence et le conflit ont également entraîné la destruction de certaines infrastructures essentielles et ont eu des répercussions sur le fonctionnement des services et des institutions de l'État, y compris dans les zones touchées par le conflit. La situation humanitaire est particulièrement grave pour les personnes se trouvant dans les villes assiégées par les groupes extrémistes, parmi lesquelles un grand nombre de personnes déplacées internes.
Fin juin 2023, plus de 67 000 Burkinabés avaient trouvé refuge dans des pays voisins tels que le Mali, le Niger, la Côte d'Ivoire, le Togo, le Bénin et le Ghana, tandis que plus de 2 millions de personnes étaient déplacées à l'intérieur du pays, ce qui en fait l'une des crises de déplacement interne les plus importantes sur le continent africain.
Le HCR estime que les personnes qui fuient la montée de l'insécurité et des violations des droits humains au Burkina Faso auront très probablement besoin d'une protection internationale. Il importe donc de respecter le principe de non-refoulement et de veiller à ce que personne ne soit renvoyé de force dans des lieux où sa vie, sa liberté ou ses droits fondamentaux sont menacés.
Le HCR appelle tous les États à laisser les civils qui fuient le Burkina Faso accéder à leur territoire.
Les recommandations actualisées du HCR sur les retours forcés au Burkina Faso resteront en vigueur jusqu'à ce que la sécurité, l'état de droit et la situation des droits humains s'améliorent de manière significative pour permettre des retours en toute sécurité et dans la dignité.
Le HCR appelle également les membres de la communauté internationale à faire preuve de solidarité avec les populations déracinées au Burkina Faso et dans les pays voisins, et à continuer à soutenir les efforts humanitaires déployés dans la région.
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