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Gilles Roman
Gilles Roman
Admin
Date d'inscription : 04/05/2015
https://www.lyftv.com
15062020
Qu’ils soient au cœur de la crise (proche de Mulhouse) ou dans des régions épargnées, une dizaine d’établissements pour personnes âgées dépendantes ou pour personnes en situations de handicap, labellisés ou engagés vers le label Humanitude, ont souhaité témoigner de leur vécu de la crise sanitaire
Très vite ils ont alerté sur les manques d’équipements individuels de protection (EPI), sur le manque de ressources médicales au point que l’association qui a créé et délivre le label Asshumevie a mis en relation les cadres de santé, les infirmières coordinatrices, les médecins coordonnateurs, entre eux avec le soutien de la téléconsultation, le cas échéant.
La clé : respecter les principes de l’Humanitude en ajustant les pratiques à la crise.
Ces établissements forment depuis plusieurs années leurs équipes à la philosophie de l’Humanitude et aux 150 techniques opérationnelles de prendre soin. Ils professionnalisent l’entrée en relation et le maintien du lien par des regards, des paroles, des touchers particuliers. Engagés vers le label ou labellisés, ces structures accompagnent la pérennisation de ces enseignements par des révisions, des ateliers réguliers auprès de tous les professionnels, des rencontres avec les habitants, les proches pour partager les repères éthiques.
Le label Humanitude demande le respect de ces cinq principes, vérifiés sur site.
Ces repères partagés par tous et les techniques associées ont bien sûr été ajustés, personnalisés à la crise sanitaire. Rosette Marescotti, co-auteur Humanitude, a publié une vidéo pour ajuster la « Capture sensorielle » au port des masques, blouses, gants…
La culture de réflexion, d’analyse qu’implique le label, a été mise à rude épreuve par cette crise sanitaire et les recommandations officielles. Pour les rendre adéquates aux valeurs, aux principes du label, pour la qualité de vie des habitants et pour la qualité de vie au travail, ces recommandations ont systématiquement été analysées.
Ces professionnels de terrain ont déployé une énergie folle pour respecter les principes du label, malgré tout, au mieux des moyens disponibles :
Zéro soins de force, sans abandon de soin : reports de soin en cas de refus de soin, vers zéro contentions, comportements d’agitations pathologiques évités par l’évaluation, les techniques d’entrée en relation renforcés avec les équipements de protection, déploiement des « actes gratuits », des stratégies de diversion, des activités par des équipes renforcées et décloisonnées …
Respect de la singularité : respect du domicile, des rythmes, des choix, des projets des habitants, des proches, des professionnels particulièrement investis et inventifs, malgré le retour des blouses et protections, alors que la tenue civile professionnelle est recommandée dans le label Humanitude.
Vivre et mourir debout : 20 minutes de verticalité sur 24 heures pour éviter la grabatisation, à fonds dans les jardins et sinon quelques pas dans les couloirs ou dans les domiciles quand la situation l’impose.
Ouverture sur l’extérieur : impossible pendant le confinement mais rendue possible par l’inventivité, la réactivité des équipes, les technologies (et les dons de tablettes), les retours des proches, des voisins, des amis, des ressources des territoires
Lieux de vie-lieu d’envie : renforcement de tous les liens entre tous les humains des établissements :
Liens entre habitants : « actes gratuits Humanitude » (rencontre, RV, discussion) programmés chaque jour, mobilisations aux respects des mesures barrières, « animations solidaires » entre habitants, ateliers, jeux, activités (y compris sur outils numériques) le plus possible en extérieur (fabrication de masques), sorties dans les jardins personnalisées, répétitions d’un flash mob avec les personnels…,
Liens avec les proches avec des appels téléphoniques réguliers, des visios, des messages personnels avec photos diffusés sur les portables des membres de la famille, la mise en ligne sur les blogs, sites et réseaux sociaux des images et vidéos de la vie dans la maison, des échanges (photos, vidéos) des proches vers les habitants, via une cagnotte pour le ravitaillement en produits d’hygiène…, liens avec les voisins, les enfants des écoles (échanges épistolaires) …
Liens entre professionnels des différents services (soins, vie sociale, restauration, administration, entretien, psychologue) malgré les réunions régulières par visios, avec le redéploiement des personnels de l’accueil de jour, le renforcement sur volontariat des équipes lors des repas, des activités renforcées le soir, des repas offerts ou des petits déjeuners collectifs aux équipes, des bons carburants, une organisation solidaire de la garde des enfants, la négociation de passages prioritaires aux drives des supermarchés, des cadeaux des proches, des citoyens, des élus, des commerçants du territoire, une permanence de l’encadrement pour soutenir, répondre aux questions, la mise à disposition d’une veille d’écoute et de soutien psychologique, des temps d’analyses de pratiques, des cours de sport, yogas, des paniers de fruits …
Liens avec les médias : comme ces reportages TV dont le Magazine de la Santé en immersion dans l’Ehpad labellisé près de Mulhouse.
Ces équipes labellisées et engagées vers le 1er label de bientraitance, le label Humanitude, avait alerté des membres du Conseil national consultatif d’éthique (CCNE) sur les risques afférents à un confinement autoritaire de personnes très fragilisées, très malades, aux états confusionnels délétères. Dans leur lettre ouverte à Olivier Véran début avril, ils demandaient à être autorisés et protégés pour les stratégies adaptatives déployées.
Leurs témoignages montrent que cette crise a boosté les liens entre tous les acteurs des établissements. La culture de l’Humanitude, l’implication des équipes formées pour faire fonctionner les organisations, aboutissent à un prendre soin de qualité avec des habitants plutôt sereins, sans grands troubles du comportement.
Ces établissements (Ehpad, Fam) demandent les moyens d’entretenir cette qualité de prendre soin et des recommandations qui permettent, qui autorisent leurs stratégies évaluées et justifiées.
A l’heure d’un déconfinement attendu, les consignes, les recommandations restent très contradictoires avec les annonces. Avec un poids qui pèse toujours sur les seules épaules des professionnels investis et naturellement fatigués.
Ils veulent pouvoir clairement défendre la mise en œuvre des principes du label Humanitude.
Qu’attend-on pour reconnaître et protéger leur professionnalisme en leur permettant d’ajuster leurs stratégies adaptatives justifiées ?
Qu’attend-on pour reconnaître l’intérêt de cette démarche Humanitude aujourd’hui ? Et l’enseigner dès les formations initiales ?
Qu’attend-on pour affirmer que ces lieux de vie sont aussi des lieux d’envies, où les professionnels sont fiers de leur prendre soin, où l’on cherche à vivre et mourir debout, jusqu’au bout, malgré tout ?
Qu’attend-on pour reconnaître, valoriser l’énergie déployer par ces équipes exemplaires ? A l’heure du Ségur de la santé, elles en ont besoin.
Asshumevie, association Humanitude évaluation et milieu de vie qui a créé et délivre le label Humanitude, 1er label de bientraitance. Présidente : Elise Gambier, directrice Ehpad public La Maison de Jeanne à Villers Bocage (14), Vice-Président : Guillaume Delalieu, directeur de l’Ehpad associatif La Neuville à Amiens (80) Contact presse : Annie de Vivie, membre du bureau Asshumevie, fondatrice d’Agevillage, directrice France des formations Humanitude, anniedevivie(at)agevillage.com - En savoir plus sur Asshumevie, le label Humanitude : www.lelabelhumanitude.fr
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