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Gilles Roman
Gilles Roman
Admin
Date d'inscription : 04/05/2015
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29062020
#municipales2020
« Lyon peut devenir un modèle de la transition écologique »
Au soir d’un scrutin historique qui aura vu les écologistes prendre les rênes de la Ville de Lyon et de sa Métropole, Grégory Doucet et Bruno Bernard ont paru avant tout prendre conscience de l’ampleur de la tâche et des difficultés qui les attendent.
Municipales2020 - Médias : L'Arrière-cour tire le bilan d'une élection haute en couleurs Lyon_v10
 Avec déjà une priorité : rassurer la société civile et le monde économique local sur lesquels ils comptent bien s’appuyer. *
« Rien ne peut se faire à Lyon sans les Lyonnaises et les Lyonnais. » Après l’annonce de sa victoire historique, Grégory Doucet, futur maire de Lyon, a répété toute la soirée son appel très « keynésien » lancé aux « forces vives » de l’agglomération pour les rejoindre, lui et le futur président de la Métropole, Bruno Bernard, afin d’« engager cette ville dans la transition écologique, le renouvellement démocratique et la justice sociale », et d’« être fiers demain d’avoir fait leur part ».
Inconnus voici encore quelques semaines, le duo qui se retrouve à la tête de la seconde agglomération française a semblé tout en contrôle et en retenue ce dimanche 28 juin au soir, alors que leurs militants versaient dans l’allégresse dans des Halles du Faubourg qui ont eu un peu de mal à maintenir distanciation sociale et masques toute la soirée. « Nous allons faire un saut à la fête, mais pas trop tardif : dès demain, il y a beaucoup à faire », prévenait en début de soirée la future première adjointe Audrey Hénocque, se projetant déjà dans « la gestion de la crise sanitaire, le soutien aux acteurs économiques et culturels qui ont beaucoup souffert, la préparation de la rentrée scolaire, vérifier si on est prêts en cas de canicule cet été… », sans oublier, « plus technique, le compte administratif », dont elle aura la charge. Grégory Doucet a prononcé plusieurs fois le même discours, dont il ne s’est pas éloigné d’une ligne, même lorsque la salle peinait à suivre le sens profond de certaines envolées voulues lyriques. Bruno Bernard, qui n’a jamais cherché à passer pour un tribun, aurait quant à lui difficilement pu faire plus sobre.

« Ce n'est pas une vague, c'est une déferlante »



Le message du soir visait à rassurer en priorité un milieu économique inquiet : « L’écologie n’est pas l’ennemi de l’économie, elle est son meilleur allié », a ainsi martelé Grégory Doucet, qui a porté l’ambition de faire de Lyon une « référence en Europe sur la transition écologique », tout en soulignant sa volonté d’être « le maire de toutes les Lyonnaises et tous les Lyonnais ». Le futur maire a réaffirmé son intention de s’appuyer sur ce qui a été accompli par ses prédécesseurs et sur « l’humanisme lyonnais, qui est une force considérable pour embarquer tout le monde », comme il l’avait déjà indiqué dans le long entretien qu’il avait accordé entre les deux tours à L’Arrière-Cour : « Il y aura une certaine forme de continuité. Gérard Collomb n’était pas un ennemi de Lyon. Il a cherché lui aussi à l’améliorer, avec son propre logiciel, son propre idéal, ses propres références. Il a accompli des choses intéressantes dans cette ville. » L’écologiste aura l’occasion de le dire en personne à son prédécesseur vendredi ou samedi, pour la passation de pouvoir. « Si Gérard Collomb vient… Comme il est le doyen, c’est à lui de remettre l’écharpe à Grégory Doucet, mais je ne suis pas sûre qu’il soit très motivé », s’amusait Sandrine Runel, ravie de la tournure de la soirée et des négociations avec les écologistes qui promettent aux socialistes « les deux délégations les plus importantes, le social et l’éducation », respectivement pour elle et pour Stéphanie Léger.
Pour Gérard Collomb, l’heure de la retraite politique a quoi qu’il arrive sonné. Et ceux qui ont de l’estime pour lui regrettaient hier soir qu’il n’ait pas passé la main définitivement en juin 2017, le jour de son départ au ministère de l’Intérieur.

Les vaincus fair-play



« Ce n’est pas une vague, c’est une déferlante. Face à cela, quels que soient les projets proposés, on ne pouvait rien. Il n’y a donc pas de regrets. » En se réveillant dans une ville et une métropole qui ont basculé chez les écologistes, l’équipe du président sortant, David Kimelfeld, préfère philosopher, sachant qu’il lui reste « trois jours pour faire ses cartons ». Malgré une abstention record et des divisions fratricides au sein de la majorité sortante, la victoire des écologistes est donc sans appel et ils disposeront d’une majorité confortable pendant six ans – aucun des vaincus de la soirée ne s’est d’ailleurs risqué à leur faire un procès en légitimité. En 2001, Gérard Collomb avait emporté la ville de Lyon en étant minoritaire en voix et le Grand Lyon en étant minoritaire en élus. En 2020, il passe la main à Grégory Doucet qui rafle sept arrondissements sur neuf à Lyon, avec 52,4% des voix pour l’ensemble de la ville. À la Métropole, Bruno Bernard obtient nettement plus que ce que les sondages lui prédisaient, avec 42,9% des voix et neuf circonscriptions sur quatorze. Les écologistes n’auront ici pas de majorité sans le PS de Cédric Van Styvendael et Hélène Geoffroy, mais leur victoire est malgré tout sans appel.
François-Noël Buffet est relégué à 30,6%, loin d’opérer le plein de voix que lui promettait l’alliance avec Gérard Collomb. À la Ville, Yann Cucherat n’y parvient pas non plus, avec seulement 30,8% pour l’ensemble de Lyon, soit 5 points de moins que la somme des trois listes fusionnées pour faire « barrage aux écologistes ». La vague verte était trop haute.
David Kimelfeld aura bien résisté pour un troisième homme, à 23,8%, mais expérimente à son détriment la dureté d’un mode de scrutin pensé pour faciliter l’émergence d’une majorité. Après avoir fait campagne sur un projet plus vert que vert, le président sortant siégera donc dans une opposition « constructive ». Il a sans doute raison de penser qu’une bonne partie de ses 400 propositions seront reprises par son successeur, Bruno Bernard, qui a confié à L’Arrière-Cour « avoir commencé à y croire 10 jours avant le premier tour » et qui n’était pas allé aussi loin dans le détail des mesures concrètes à mettre en œuvre. Il a beau avoir répété « être prêt » et assuré disposer déjà « des équipes qui constitueront [son] cabinet », sa discrétion au soir de la victoire était peut-être aussi le signe qu’il mesurait l’ampleur de la tâche à accomplir. Avec au moins un motif de soulagement, qui résonne aussi comme une responsabilité et une exigence : les écologistes auront une majorité claire pour réinventer le « modèle lyonnais ».
Raphaël Ruffier-Fossoul
*Article illustré par le très inspiré Guillaume Long.
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