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Gilles Roman
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Date d'inscription : 04/05/2015
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09042022
Malgré 12 candidatures aux profils variés, l’abstention semble promise à de nouveaux records pour un premier tour d’élection présidentielle dimanche 10 avril. Le scrutin ne manque pourtant pas d’enjeux pour l’avenir du pays et aura des répercussions profondes aussi sur la vie politique locale.  Un article proposé par Raphaël Ruffier-Fossoul de l'Arrière Cour - Dimanche soir, abonnez-vous sur Twitter au compte @CourArriere, pour suivre la soirée électorale avec la rédaction de L’Arrière-Cour.
 
 
1. Marine Le Pen peut-elle gagner ?
Les abstentionnistes du premier tour se rassurent souvent en pensant qu’ils pourront se rattraper au second. Outre le risque de voir un duo inattendu se qualifier, ce serait oublier une règle électorale non écrite : le second tour ne défait pratiquement jamais les rapports de forces nés du premier tour. Si Marine Le Pen est en tête dimanche soir, sa victoire dans 15 jours ne sera plus une hypothèse improbable. Contrairement à 2002 et à 2017, l’extrême-droite aura cette fois de réelles réserves de voix : Éric Zemmour a eu le double mérite d’élargir son électorat potentiel et de « recentrer » Marine Le Pen en la rendant – en apparence seulement – plus raisonnable que par le passé. Hormis Nicolas Dupont-Aignan qui a déjà franchi le rubicon en 2017, il est probable qu’aucun autre candidat n’appellera clairement à voter pour elle, mais beaucoup devraient faire grossir les rangs de l’abstention : Jean Lassale, Philippe Poutou et Nathalie Arthaud l’avaient déjà fait en il y a 5 ans. Jean-Luc Mélenchon s’en remettra aux résultats d’une consultation de ses soutiens. Cela lui avait été reproché en 2017, car ces derniers avaient penché pour le vote blanc, mais il avait fini par sortir de son silence et dire que voter pour l’extrême-droite serait « une terrible erreur ». En fera-t-il autant cette année en cas de nouvelle désillusion ? Du côté de LR enfin, la donne sera différente : en 2017, François Fillon avait clairement appelé à voter Emmanuel Macron. Valérie Pécresse a d’ores et déjà annoncé qu’elle n’en ferait rien et ne donnerait aucune consigne de vote. Les autres candidats de gauche sont beaucoup plus fermes sur le principe d’un front républicain, mais ils n’ont jamais été aussi faibles.
Faites les additions, les projections qui accordent à Marine Le Pen 48,5% contre 51,5% des suffrages dans un duel de second tour avec Emmanuel Macron ne paraissent pas farfelues. « Cela représente 2 voix d’écart par bureau de vote dans toute la France. Elle peut les gagner » frémit le président LR du Rhône et maire de Rillieux-la-pape, Alexandre Vincendet.
2. Quelle majorité pour les 5 ans à venir?
Les élections législatives n’auront lieu qu’en juin, mais elles pourraient se jouer en bonne partie dès dimanche soir. À tort ou à raison, toutes les forces politiques semblent anticiper qu’en cas de victoire, Emmanuel Macron ne disposera pas d’une majorité aussi large que lors des cinq dernières années. 
Observer la situation dans le Rhône permet aisément de le comprendre : en 2017, LREM avait fait une véritable razzia en décrochant 12 circonscriptions sur 14. En cours de route, elle a perdu la 2e de Lyon, puisque Hubert Julien-Laferrière a quitté la majorité pour rejoindre Génération écologie. En 2022, LREM peut donc au mieux espérer regagner cette circonscription, voire conquérir celle de Villefranche, en misant sur une usure du député sortant Bernard Perrut (LR). Mais dans les deux cas, cela ne semble pas le scénario le plus probable. À l’inverse, la majorité qui a perdu entre temps le contrôle de la ville de Lyon et de la Métropole, voit assez logiquement les appétits de ses concurrents s’aiguiser : la prestation de l’écologiste Sophia Popoff au débat présidentiel organisé par Lyon Mag a été plutôt remarquée et confirme qu’elle ne fera pas de la figuration face à Thomas Rudigoz dans la 1ère circonscription de Lyon, surtout si Gérard Collomb venait d’une manière ou d’une autre jouer les troubles-fêtes pour faire perdre son ancien poulain. La 3e circonscription, où Jean-Louis Touraine ne se représente pas, paraît sur le papier encore plus menacée et à portée de l’écologiste Marie-Charlotte Garin. Dans la 4e, c’est le maire divers-droite du 6e arrondissement, Pascal Blache, qui nourrit de grandes ambitions face à la sortante Anne Brugnera. La gauche pense aussi avoir de bonnes chances de faire re-basculer Villeurbanne, où Bruno Bonnell a jeté le gant, même si on la voit mal éviter un duel fratricide entre l’écologiste Zemorda Khelifi et la socialiste Cristina Martineau. Dans la 7e, où la sortante Anissa Khedher a eu un peu de mal à s’affirmer, les meilleures chances de la majorité présidentielles seraient peut-être que le maire de Rillieux-la-Pape Alexandre Vincendet (LR) rejoigne effectivement ses rangs, comme beaucoup l’anticipent.
3. Un échec de Yannick Jadot serait-il préjudiciable aux majorités écologistes ?
Après la vague verte aux élections municipales de 2020, les écologistes se sont convaincus qu’ils incarnaient la nouvelle force centrale autour de laquelle se fédéreraient les différentes forces de gauche. Depuis, ils se satisfont de voir leurs candidats virer devant les autres formations de gauche aux différents scrutins de la région, que ce soit les élections sénatoriales, régionales ou européennes. L’élection présidentielle semble de ce point de vue nettement moins bien engagée, tant Jean-Luc Mélenchon (LFI) les a devancés. Cela ne semble pourtant pas perturber les élus écologistes lyonnais. Globalement peu visibles dans une campagne que leur candidat n’a jamais su emballer, Grégory Doucet et Bruno Bernard ont fait leur part en l’accueillant dans une chaufferie de l’agglomération, mais semblent convaincus que son échec ne remettra pas en cause le bon fonctionnement de leurs majorités locales. « Ça se passe très bien dans la majorité depuis deux ans avec les insoumis et les socialistes, la présidentielle ne va pas changer les rapports de force. La dynamique Mélenchon en 2017 a duré 6 mois, et puis on a reparlé des écologistes. Ce sera pareil, c’est le sens de l’histoire. Le rassemblement ne pourra se faire à l’avenir qu’autour de l’écologie » prophétise Benjamin Badouard, président du groupe EELV à la Métropole. Dimanche soir, ils observeront pourtant avec attention les résultats dans l’agglomération, en espérant que leur candidat virera en tête, afin de préparer au mieux les législatives.
4. Quelles recompositions à droite ?
Dans le Rhône, la rivalité entre Laurent Wauquiez et Alexandre Vincendet pourrait connaître d’une manière ou d’une autre son épilogue. Le premier n’a jamais pardonné au second d’avoir refusé l’alliance qu’il avait négociée avec Gérard Collomb pour le second tour des élections métropolitaines de 2020. Cette fois, il y a peu de chances qu’ils restent dans le même parti : si le deuxième tour est une redite de celui de 2017, les Républicains devraient très probablement se scinder en deux dès dimanche soir entre les partisans d’un front républicain face à Marine Le Pen, et les amis de Laurent Wauquiez qui pousseront pour un « ni Macron, ni Le Pen », en espérant que cela aidera le président d’Auvergne-Rhône-Alpes à s’imposer comme le nouvel homme fort de la droite pour 2027. Parmi ceux qui appelleront à faire battre Marine Le Pen, le sénateur d’Oullins François-Noël Buffet devrait rester fidèle à LR, mais ne dira sans doute pas non si Emmanuel Macron propose une alliance de gouvernement en bonne et due forme. D’autres, comme le maire de Rillieux-la-Pape Alexandre Vincendet, pourraient rejoindre dès dimanche soir une composante de la majorité présidentielle.
5. Quelles recompositions à gauche ?
Le maire PS de Villeurbanne Cédric Van Styvandael, qui a loyalement fait la campagne d’Anne Hidalgo jusqu’au bout, pourrait participer dimanche soir à une initiative d’élus locaux pour refonder la gauche et l’écologie. « Je ne vois pas pourquoi les très bons échanges que l’on peut avoir au niveau local entre écologistes, socialistes et mêmes insoumis, ne pourraient pas trouver un espace sur la scène nationale » confie-t-il, convaincu de l’émergence possible d’un « collectif » qui se construirait « autour d’un projet et non d’une personnalité pour le porter ». Le défi semble cependant de taille, car les appareils des différents partis de gauche n’ont pas forcément intérêt à s’entendre, pour des raisons bassement pécuniaires : l’éclatement de la gauche lors de cette présidentielle vient aussi d’une volonté des différents partis de se « montrer », avant des élections législatives qui conditionnent le financement public auquel chacun d’eux aura droit. « Les législatives, c’est 1,6 euros par voix récoltée (et par an, ndlr). Cela doit être mis aussi sur la table et faire partie des négociations, on peut trouver des solutions intelligentes » est-il malgré tout convaincu. En attendant, il s’évertue à faire passer un message de mobilisation : « dimanche, il n’y aura pas un vote utile, tout vote sera utile ». Avec une extrême droite à plus de 30%, c’est une évidence.
Raphaël Ruffier-Fossoul
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