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Date d'inscription : 06/04/2012
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11012018
Ministère de l’Intérieur
 
Discours de M. Gérard COLLOMB, Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur
Vœux à l’Administration centrale
Hôtel de Beauvau
11 janvier 2018  
 
Seul le prononcé fait foi
Madame la Ministre,
Monsieur le Préfet de la région Ile de France,
Monsieur le Préfet de police de Paris,
Mesdames et Messieurs les directeurs généraux,
Monsieur le Secrétaire général adjoint,
Mesdames et Messieurs les directeurs,
Mesdames et Messieurs,
 
C’est un plaisir de vous réunir ici, Place Beauvau, pour cette traditionnelle cérémonie.
 
Je tiens avant toute chose à vous adresser mes meilleurs vœux pour l’année 2018.
Vœux de santé, parce que c’est l’essentiel.
Vœux de joie et de bonheur dans vos vies personnelles.
Vœux d’épanouissement dans vos vies professionnelles.
 
Je souhaite aussi que l’année qui s’ouvre soit fructueuse pour le Ministère de l’Intérieur et utile pour les Français.
Mesdames et Messieurs,
Cela fait près de huit mois que j’ai pris mes fonctions.
Huit mois durant lesquels nous avons eu à faire face, ensemble, à de nombreuses crises – ce qui forge des liens.
Huit mois au cours desquels nous avons posé les bases – conformément aux engagements pris par le Président de la République devant les Français – d’une transformation profonde de notre Ministère.
Oui, dans tous secteurs relevant de vos directions l’activité a été, l’année dernière, particulièrement dense.
 
● Dans le domaine de la sécurité, nous avons d’abord dû lutter contre la menace terroriste toujours très élevée.
Et je salue ici le Directeur Général de la Police nationale, le Directeur général de la Gendarmerie nationale et le Directeur Général de la Sécurité Intérieure dont les directions ont répondu présent que ce soit pour poursuivre les auteurs des tragiques attentats qui ont endeuillé la France ou pour déjouer pas moins de 20 attentats.
Je tiens aussi à mentionner le travail de la Direction des Libertés Publiques et des Affaires Juridiques qui, en seulement quelques semaines, a su préparer deux textes : le premier pour prolonger l’état d’urgence, le second pour garantir, hors état d’urgence, la protection des Français. On voit aujourd’hui combien ce dernier est utile, combien il permet de sécuriser de nombreux événements, de prendre un certain nombre de mesures administratives.
 
Nous avons par ailleurs lancé le grand projet de la Police de Sécurité du Quotidien, un engagement majeur du Président de la République durant sa campagne.
Une consultation inédite a été lancée auprès des forces, qui se sont largement exprimées (plus de 71 000 réponses !)
Mais je tiens aussi à remercier toutes les directions qui ont contribué et qui vont nous aider à inventer ensemble la police de demain et de trouver des solutions pour que les policiers, les gendarmes puissent être davantage présents sur le terrain.
 
Nous avons dû faire face également à des épisodes particulièrement délicats.
Je pense aux dramatiques suicides qui ont marqué la fin de l’année – il a fallu nous montrer réactifs, proposer des réponses fortes.
Je pense bien sûr aux agressions inacceptables dont ont été victimes nos forces de sécurité, en particulier lors de la nuit de la Saint-Sylvestre, à Champigny-sur-Marne. Je l’ai redis hier : jamais la République n’acceptera de tel actes.
Je pense encore aux revendications portées par les syndicats – et je me félicite notamment que nous ayons trouvé un accord sur la question sensible de l'indemnité journalière d'absence temporaire (IJAT).
 
● Dans le domaine de la sécurité civile, les mois qui viennent de s’écouler ont aussi été, Monsieur le Directeur général, cher Jacques WITKOWSKI, particulièrement denses.
Il y eut d’abord la saison des feux de forêts qui, on l’a constaté, s’est prolongée jusqu’au cœur de l’hiver – et je me souviendrais longtemps de mes déplacements en Corse, dans le sud de la France, où les sapeurs-pompiers étaient parfois encerclés par les flammes.
Il y eut l’épisode cyclonique inédit aux Antilles. Et je veux remercier pour leur engagement les équipes de la DGSCGC qui ont non seulement alerté très tôt sur l’intensité des ouragans, mais ont fait preuve, en salle de crise, d’un professionnalisme à toute épreuve, pour me permettre, permettre au Premier ministre et au Président de la République de prendre les décisions les plus pertinentes.
Comment ne pas évoquer le décès, ces premiers jours de janvier, de trois sapeurs-pompiers volontaires ?
Là encore, la DGSCGC a su accompagner ces événements tragiques avec une grande humanité.
 
● Autre grand axe d’action, Monsieur le Directeur Général, cher Pierre-Antoine Molina : le droit des étrangers.
Nous avons envoyé ensemble un certain nombre d’instructions et de circulaires aux préfets, pour leur demander d’améliorer les procédures d’éloignement. Et cela paie : +14% d’éloignements en 2017 par rapport à 2016.
Nous avons contribué à l’élaboration d’une proposition de loi visant à une bonne application du droit d’asile européen – elle sera discutée au Sénat la semaine prochaine.
Nous avons aussi posé les bases d’un travail en profondeur pour améliorer nos politiques d’intégration – les crédits dédiés à ce sujet seront d’ailleurs significativement augmentés l’année prochaine, et j’en profite pour saluer tous ceux qui, au sein des directions générales, ont travaillé autour du projet de loi de finances 2018 et de la loi de programmation des finances publiques.
Car nous avons, dans un contexte de réduction des dépenses publiques, obtenu un excellent budget pour le Ministère, en hausse de +3%.
 
● Enfin, Monsieur le Secrétaire Général Adjoint, Monsieur le Directeur Général des collectivités locales, nous avons posé les fondations d’une petite révolution dans les territoires.
Avec des préfets forts, car, partout en France, les préfets sont les principaux acteurs de transformation et d’innovation.
Leurs marges de manœuvre ont ainsi été significativement renforcées que ce soit sur le plan financier - avec la pérennisation des dotations d’investissement initialement conçues pour être exceptionnelles, ou sur le plan juridique - avec la publication il y a quelques jours d’un décret permettant à 18 préfets de déroger à la norme réglementaire sur un certain nombre de sujets.
Des préfets forts, donc. Mais aussi des collectivités fortes.
Pour la première fois, les dotations aux collectivités locales sont stables cette année.
Surtout, nous avons, avec le Directeur Général des collectivités locales, inventé une nouvelle manière de penser les relations Etat-collectivités locales.
Ainsi des contrats seront-ils passés avec les plus importantes d’entre-elles, afin d’aboutir à une maîtrise de la dépense publique locale.
C’est là un vrai changement de paradigme, dont je suis certain qu’on mesurera, dans quelques années, les progrès qu’il aura entraîné.
 
Je pourrais, Mesdames et Messieurs, citer bien d’autres actions que nous avons menées ensemble.
Les nombreux déplacements internationaux que nous avons réalisés, pour lesquels la Direction de la Coopération Internationale a toujours joué un rôle moteur.
Le chantier de l’identité numérique que nous portons avec la Garde des Sceaux et le Secrétaire d’Etat au numérique, qui préfigure le service public du XXIème siècle.
Les élections qui, tant pour scrutins nationaux (présidentielles, législatives, sénatoriales) que pour les élections territoriales de Corse, se sont déroulées dans de bonnes conditions, malgré les menaces de plus en plus nombreuses (terrorisme, risque cyber). 
Il y a aussi les chantiers qui ont été lancés par mes prédécesseurs et dont nous assurons la mise en œuvre. Je pense par exemple à la mise en place du PPNG qui, certes, ne se fait pas sans difficulté, mais qui était indispensable pour pérenniser ce modèle des préfectures (et des sous-préfectures) qui, en France, garantissent partout, dans tous les territoires, la présence et la continuité de l’Etat.  
Pour tout cela, pour votre engagement de tous les instants, je tiens, Mesdames et Messieurs, à vous remercier très chaleureusement.
 
***
 
Le but de toute politique publique c’est bien sûr de changer la vie quotidienne de nos compatriotes, et cela nécessite des fonctionnaires, des agents, présents sur le terrain, au plus près des populations.
Mais on ne saurait atteindre cet objectif sans pouvoir compter, en central, sur des agents compétents, capables de porter une vision, d’organiser, d’administrer.
On ne saurait atteindre cet objectif sans des agents capables de donner de la cohérence, du sens, du souffle à cette politique.
 
Sur ce point, je dois vous confier que j’ai trouvé ici, au Ministère de l’Intérieur, des agents non seulement dévoués, mais de vrais talents.
Quand je suis arrivé en mai dernier, je me souviens par exemple qu’il a fallu très vite rédiger une feuille de route détaillée pour le quinquennat. C’était un vrai défi! Car entre le programme présidentiel et la déclinaison opérationnelle, il y avait évidemment une marge.  
Mais grâce à vous, grâce à la qualité des contributions que vous avez fournies, nous avons pu le relever.
Et si aujourd’hui, nous pouvons nous référer à une feuille de route du Ministère de l’Intérieur, un document solide, qui fait référence en interne comme à l’extérieur, c’est notamment grâce à vous, et je tiens de nouveau à vous remercier.
Mesdames et Messieurs,
Cet engagement dont vous faites preuve, vos compétences exceptionnelles, me donnent une grande confiance, au moment d’aborder cette nouvelle année.
Je n’évoquerai pas ici l’exhaustivité des enjeux que nous aurons à traiter – et quand bien même je voudrais le faire, je sais que l’actualité, si prégnante dans ce Ministère, me rattraperait !
Je voudrais toutefois vous indiquer mes priorités, qui sont aussi celles du Président de la République et du Premier ministre, pour les années à venir.
 
● Il y a d’abord – toujours au premier rang – la lutte contre le terrorisme.
Face à une menace qui, vous le savez, est de plus en plus endogène, la grande bataille de l’année 2018, sera celle du renseignement.
La création d’une task force auprès du chef de l’Etat a constitué une première étape. C’est désormais au sein même du Ministère que nous devons progresser.
Les moyens humaines et matériels de la DGSI et du renseignement territorial continueront à être renforcés : +2000 postes sur le quinquennat.
Il nous faudra aussi améliorer les échanges d’informations entre les différents services.
Au-delà, nous chercherons à agir à la racine du mal. Et ce sera tout le but du plan interministériel de lutte contre la radicalisation qui sera présenté durant le courant du mois de février.
 
● Notre seconde priorité, sera bien sûr la sécurité que l’on pourrait appeler « de droit commun ».
Avec des rendez-vous majeurs sur le plan de l’ordre public, et je pense bien sûr à l’intervention prochaine à Notre Dame des Landes. Je veux ici saluer le rôle moteur de la DGGN et de la DCCRS, pour préparer cette délicate opération.
Avec surtout, la révolution de la Police de sécurité du Quotidien. Je l’ai souligné hier, à l’occasion des vœux à la Police nationale, celle qu’on appelle déjà « la PSQ » suscite une grande attente. Chez les forces de sécurité. Mais aussi parmi les Français.
Je compte donc sur vous, chacun à votre niveau, pour que la réponse apportée soit à la hauteur de ce désir.
Il faudra ainsi veiller à une répartition toujours plus optimale de nos forces de sécurité, afin qu’elle soit adaptée à la réalité de la délinquance.
Il faudra réussir à faire bouger les lignes sur le continuum de sécurité, y compris, en nouant un pacte avec les acteurs de la sécurité privée, y compris, en travaillant de concert avec les élus et leurs polices municipales.
Il faudra relever le défi de la simplification des tâches administratives, de la numérisation – et un groupe de travail a été installé hier sur le sujet avec le Ministère de la justice.
Il faudra surtout réussir la réforme de la procédure pénale, un chantier sur lequel je demande à tous les agents concernés de se montrer particulièrement attentifs.
 
● La troisième priorité pour 2018 sera bien sûr la politique d’asile et d’immigration.
Elle concerne au premier rang la DGEF, la DLPAJ, la PAF.
Mais c’est tout le Ministère qui doit être mobilisé.
Car c’est un combat culturel que nous avons à mener.
Je tiens donc à rappeler ici le sens profond de notre action, d’ailleurs rappelé par le Président de la République à l’occasion de ses vœux.
En réaffirmant que oui, la France accueillera toujours ceux qui fuient les théâtres de guerre qui, dans leur pays, sont persécutés pour des raisons politiques, ethniques et religieuses. C’est notre honneur.
En soulignant aussi que, pour pouvoir assurer cet accueil, nous devons nous donner les moyens d’éloigner ceux qui n’ont pas vocation à demeurer sur notre sol.
Quand nous voulons améliorer les procédures d’éloignement, accélérer l’instruction du droit d’asile, ce n’est donc pas le renoncement à ce droit que nous orchestrons. Au contraire, nous cherchons à le préserver.
Car si nous ne faisions rien, c’est tout le système qui imploserait. Si nous ne faisions rien, c’est le droit d’asile qui dans trois, quatre, ou cinq ans, pourrait être remis en cause.
Voilà pourquoi la loi immigration asile qui sera présentée en Conseil des ministres le 21 février est si importante.
Je compte sur votre engagement à tous.
 
● Enfin, la quatrième priorité sera la transformation des territoires de la République.
Il nous faudra bien sûr réussir le pari que nous nous sommes donnés, en veillant au suivi des contrats de confiance passés avec les principales collectivités.
Pour nous, c’est un nouveau métier. Mais je veux aussi que nous portions une ambition nouvelle.
Il s’agira d’abord de susciter, chez les collectivités, un grand mouvement de réformes de structure.
Il ne faut pas seulement accompagner.
Mais il faut aller sur le terrain, montrer dans les discussions que nous avons avec les élus, tout l’intérêt qu’il peut y avoir à fusionner une métropole et un département, à créer des communes nouvelles, à rapprocher deux départements.
Nous devons nous faire entrepreneurs de la réforme.
 
Par ailleurs, je souhaite que le Ministère de l’Intérieur puisse développer une vision plus fine des dynamiques locales.
A cette fin, je me rendrai régulièrement, dans les mois à venir, sur le terrain, à la rencontre des maires de grandes villes comme des élus locaux.
Car on ne peut pas avoir de politique cohérente, notamment en matière de choix d’investissements, sans porter une vision d’ensemble.
 
Mesdames et Messieurs,
Je pourrais évoquer bien d’autres sujets.
La sécurité civile. Nous signerons lundi les contrats d’achat d’avions bombardiers, qui viendront renforcer nos capacités opérationnelles.
Les cultes. L’instance interconfessionnelle informelle sera installée dans les semaines à venir. Et nous avons aussi devant nous le chantier de la création de l’Islam de France.
Je pourrais évoquer notre nécessaire montée en gamme en termes de capacités cyber que j’évoquerai plus particulièrement dans le cadre du FIC, à Lille, le 23 janvier.
 
Mais je tiens à conclure en évoquant un défi qui nous concerne tous, celui de l’unité de notre Ministère.
Par son Histoire, le Ministère de l’Intérieur est, vous le savez, constitué de quelques grandes maisons.
Police nationale, préfecture de police de Paris, gendarmerie nationale, renseignement, administration préfectorale : chaque corps, chaque direction a ses traditions, ses pratiques, son expertise.
Cette situation comporte des aspects très positifs car chacune de ses institutions se distingue par une grande cohésion, une capacité de réactivité forte, une vraie technicité forgées dans le temps long.
Ces quelques mois m’ont toutefois appris que nous aurions beaucoup à gagner en transversalité, en collégialité.
C’est pour cela que j’ai tenu à évoquer devant vous l’ensemble des politiques publiques dont nous avons la charge. Parce que nous sommes tous concernés.
Mais il nous faut aller au-delà.
Le gouvernement a récemment lancé une réflexion autour du Plan Action Publique 2022, qui vise à réduire la dépense publique tout en améliorant la qualité du service rendu aux usagers.
Nous devons saisir cette initiative non pas comme une contrainte, mais comme une opportunité.
En réfléchissant ensemble aux rapprochements entre certaines fonctions – et je sais que la DGPN et la DGGN y travaillent quand elles étudient les mutualisations possibles, par exemple en matière de capacités techniques et scientifiques.
En trouvant des synergies nouvelles entre les différentes directions.
Tous ici, nous nous engageons pour les mêmes objectifs : l’intégrité du territoire national face aux menaces, la protection de nos concitoyens, l’identité de notre Nation.
Eh bien, ces valeurs communes, nous devons les transformer en culture commune.
Oui, un de nos défis sur le long terme est de forger une « Maison intérieur » toujours plus efficace et toujours plus unie.
 


 
Mesdames et Messieurs,
Une nouvelle fois, je tiens à vous remercier pour votre action.
Que 2018 soit une année passionnante pour vous, utile pour le Ministère, une année de renouveau pour notre pays.
 
Vive la République !
Et vive la France !
 
Je vous remercie.
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